En cas d’échec des techniques chirurgicales d’arthrolyse et dans les situations où la prothèse elle-même est à l’origine de la raideur, un changement de prothèse peut être proposé dans un délai supérieur à 12 mois de la chirurgie initiale.
Le principe de cette technique est de retirer l’ancienne prothèse en réouvrant le genou par la cicatrice initiale, patient endormi ou sous rachianesthésie. Le chirurgien mettra en place une nouvelle prothèse de conception différente. Il pourra aussi réaliser des gestes chirurgicaux annexes comme le décollement des coques condyliennes postérieures, l’arthrolyse sous quadricipital de type Judet, et l’ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieur. Cette dernière est réalisée dans 40%. A la fin de l’intervention chirurgicale, le chirurgien effectuera une mobilisation du genou pour contrôler la récupération de la mobilité articulaire.
La rééducation post-opératoire est primordiale et consiste à mobiliser le genou en passif et en actif, à quitter l’attelle de genou au bout de plusieurs jours, et à réaliser une rééducation à la marche précoce le soir ou le lendemain de l’intervention. La cryothérapie pluriquotidienne permet de lutter contre les hématomes, et soulage la douleur. Cette rééducation devra se poursuivre en ville ou en centre de rééducation à raison de 3 à 5 séances par semaine pendant plusieurs semaines.
L’hospitalisation est plus longue que les techniques chirurgicales d’arthrolyse, de l’ordre de 5 à 7 jours.
Les complications post-opératoires sont fréquentes (environ 29%). Nous retrouvons parmi elles, l’enraidissement itératif, l’infection, les douleurs, l’hématome, les phlébites, et autres complications liées à l’anesthésie générale.
Le changement de prothèse permet d’obtenir un gain de flexion en moyenne de 15 à 25°. Le taux de satisfaction d’une telle chirurgie est en moyenne de 45%.
Conclusion
Le changement de prothèse, dans les cas de raideur articulaire après mise en place d’une prothèse de genou, est une technique chirurgicale difficile avec un taux de récupération fonctionnelle et de satisfaction moyen. Il s’agit d’une technique chirurgicale de dernier recours.