Le Cyclop Syndrom est une des complications des reconstructions du ligament croisé antérieur décrite pour la première fois par Jackson et Schaefer en 1990. Son incidence varie de 1,9% à 10,9% selon les études. Il se caractérise par la formation d’un nodule cicatriciel fibreux à l’intérieur du genou, au niveau de la face antérieure de la plastie ligamentaire du LCA. On parle d’arthro-fibrose. Cette lésion entraîne un défaut d’extension de la jambe (flessum) et survient au cours des six à douze premiers mois post-opératoires.
Comment se manifeste un « Cyclop-syndrom » ?
Il se manifeste par des douleurs du genou, généralement antérieures, qui apparaissent ou s’accentuent par l’extension de la jambe. La raideur en extension est aussi très fréquente. Le patient ressent alors comme un blocage à l’intérieur du genou qui l’empêche d’étendre sa jambe correctement et freine la rééducation de son genou après la reconstruction ligamentaire.
Comment diagnostiquer un « Cyclop-syndrom » ?
Le diagnostic de cette lésion se fait par la recherche de signes cliniques évocateurs et par l’IRM qui retrouve généralement un nodule à la face antérieure de la plastie ligamentaire au niveau de l’échancrure inter-condylienne sur lequel vient buter la trochlée fémorale.
Comment traiter un « Cyclop-syndrom » ?
En l’absence d’évolution spontanément favorable, le traitement est systématiquement chirurgical et consiste à retirer ce nodule d’arthro-fibrose sous arthroscopie au cours d’une hospitalisation de courte durée en Chirurgie Ambulatoire. Lors de l’intervention chirurgicale, le chirurgien s’assurera de la récupération de l’extension complète du genou.
Les résultats de ce type d’intervention sont très satisfaisants avec une diminution notable des douleurs et la récupération d’une extension complète. Elle permet au patient de poursuivre la rééducation de son genou pour pouvoir reprendre ses activités professionnelles et sportives.
Quels sont les facteurs de risque du « Cyclop-syndrom » ?
Plusieurs facteurs de risque sont clairement identifiés : un genou opéré en phase inflammatoire ou un timing trop court entre la rupture et l’intervention chirurgicale, un tunnel tibial trop antérieur, l’absence de nettoyage des débris ostéo-cartilagineux lors de l’intervention chirurgicale, et une échancrure inter-condylienne étroite.
Pour lutter contre ces facteurs de risque, il est conseillé d’opérer une rupture du LCA dans un délai supérieur à 6 semaines du traumatisme, de vérifier le bon positionnement des tunnels et l’absence de conflit avec les condyles fémoraux, et de bien nettoyer les débris ostéo-cartilagineux à l’intérieur du genou.
Conclusion
Le Cyclop-syndrom est une complication relativement fréquente des reconstructions du LCA. En l’absence d’évolution spontanée favorable, le traitement consiste à réséquer le nodule d’arthro-fibrose, ce qui permet au patient de ne plus avoir mal et de récupérer une extension complète.